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Photo du rédacteurAlban Lamballe

Premier terrain avec des troupes de manœuvres à la Courtine

Dernière mise à jour : 27 févr. 2023

La Courtine, 23 janvier 2023.


92e RI et IIe bataillon de l’Ecole Spéciale Militaire sont rassemblés sur la place d’armes, face à des paysages enneigés rappelant à nos esprits de saint-cyriens les combats menés par nos grands anciens dans les Ardennes à l’hiver 1944-1945, attendant l’intervention du colonel Erbland. Les élèves-officiers qui vont passer en situation de chef de section dès le lendemain sentent déjà la pression monter : comme c’est rarement le cas au cours de leur formation, ils vont avoir l’opportunité de commander de «vrais» soldats de l’armée de terre et non pas simplement leurs « petits khôs ». Comme l’a souligné leur commandant de bataillon à maintes reprises, eux, les chefs de l’Armée de Terre de demain, n’ont pas le droit à l’erreur. Représentant l’école du commandement, l’impression qu’ils laisseront marquera les «grognards» du 92 pour le reste de leur carrière. Dans maintenant quelques mois, lorsqu’un échantillon de la promotion colonel Le Cocq rejoindra la garnison de Clermont-Ferrand, les gaulois du 92 se remémoreront l’exercice effectué avec des troupes partenaires en janvier 2023, et reporteront très certainement l’image qu’ils avaient eu des saint-cyriens ce jour-là sur leurs futurs chefs de section.


Le soir même, les élèves-officiers joueurs du lendemain sont reçus par les officiers de la 1e compagnie du 92e RI. Le ton est donné : le commandant d’unité nous considère comme des lieutenants chefs de section à part entière, écoutant avec intérêt nos analyses tactiques du terrain, de l’ennemi et des missions qu’il nous a confiées. Après avoir rédigé nos ordres et effectué un back-brief devant lui, nous exposons la manœuvre à venir à ceux qui seraient, le temps d’une mission, nos subordonnés le lendemain. Confronté jusque là à des cas d’école et équipés de moyens pour le moins rudimentaires, les conseils apportés par les fantassins nous éclairèrent. Nous découvrions par exemple la pertinence d’envoyer en éclaireur un tireur de précision accompagné d’un sous-officier afin de récupérer du renseignement le plus discrètement possible, permettant ainsi au CDS d’adapter sa manœuvre à la situation.

Après une courte nuit partagée entre rédaction des ordres et confection des sacs, marquée aussi, il faut bien l’avouer, par la montée de l’appréhension, nous partions tôt le lendemain matin pour 36 heures de combat en terrain libre.



La prise en main des groupes fut aisée pour chacun des élèves-officiers en situation de commandement, principalement grâce à l’attitude bienveillante des lieutenants du 92e RI, qui se rappelaient être à notre place il n’y a encore pas si longtemps que cela. Nous fûmes impressionnés par l’efficacité avec laquelle nos subordonnés remplissaient leurs missions malgré le froid, la fatigue et l’hostilité du terrain qui affectaient à chaque instant un peu plus l’ensemble de la troupe. Chacun savait ce qu’il avait à faire pour que l’exercice se déroule au mieux. Les chefs de groupe ont effectué un travail remarquable, exécutant les ordres donnés par de jeunes gens encore en formation, mettant de côté leur ancienneté sous les drapeaux, leur expérience du feu et leur passé opérationnel. Mais ceux qui ont forgé l’admiration de tous, ce sont les chefs des sections de la première compagnie du 92e RI. Derniers couchés le soir et premiers levés le matin pour repartir, sachant trouver les mots pour redonner du courage à leurs hommes dans les moments où ces derniers commençaient à mériter leur surnom de « grognards ».


Quels souvenirs garderont donc les jeunes Saint-Cyriens de la promotion colonel Le Cocq que nous sommes de cet épisode ?

D’abord, la « solidarité coëtquidanaise » nous a paru de rigueur : qu’ils soient issus de Saint-Cyr, de l’EMIA, ou de feu le 4e bataillon devenu l’EMAC, les officiers ont tous eu un regard attentionné et bienveillant envers nous. Tous, nous garderont d’eux le souvenir de chefs accessibles, proches de la troupe, bienveillants envers de jeunes saint-cyriens cherchant à développer et affirmer leur style de commandement.


Nous avons par là même pu brièvement expérimenter à quoi ressemble le combat en hiver, dans des reliefs enneigés tranchant avec la lande bretonne à laquelle nous nous sommes peu ou proue ( voire pas pour certains ) habitués depuis bientôt deux ans. À l’heure de l’intensification des exercices de type Cold Response et Aigle se déroulant en Norvège et en Roumanie, La Courtine demeurera comme notre première expérience en montagne.

À l’issue de ce premier exercice avec des troupes de manœuvre, nous avons désormais la certitude de pouvoir trouver demain quand nous arriverons en régiment des soldats opérationnels, aguerris, et déterminés à vaincre malgré le brouillard de la guerre.



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