Religieusement fêté, années après années, le 2S est de ces évènements qui font figure d’institution. Héritée d’une tradition deux fois centenaire, cette fête rassemble partout dans le monde les Saint-Cyriens, qu’ils soient militaires ou civils. De tous les 2S organisés de par le monde chaque année, il en est un dont l’ampleur et l’enjeu se révèlent être tout particulièrement important : Le 2S des Ecoles. Moment majeur pour le IIème Bataillon qui se doit de montrer à ses Anciens que la flamme Saint-Cyrienne brûle, encore et toujours intacte, dans les landes bretonnes. Défi donc de la continuité, mais plus encore de l’originalité ! Chaque promotion souhaite marquer en quelque sorte de son sceau tout personnel, les célébrations du 2S. Voilà pourquoi le Carré, depuis plusieurs années, confie à une équipe d’Elèves-Officier de la promotion la mission difficile d’organiser cette journée et de coordonner les différents moments majeurs de cette journée. Veillée de l’Empereur, reconstitution de la bataille d’Austerlitz, bivouac de l’Empereur et Appel des Promotions, autant de moments cruciaux qui méritaient bien qu’une équipe dédiée s’attelle à l’organisation. Cette année, la promotion colonel Le Cocq sous l’impulsion de son Père Système entendait redonner au 2S, fête à bien des égards potache, un accent historique et mémoriel. Nous voulions que notre 2S sans perdre de ses accents potaches, puissent également être un moment immersif aux accents grandioses. C’est sur ces fondations que durant trois mois l’ensemble de la promotion a œuvré pour préparer cette journée…
Nous voici au 2S 217, dans l’obscurité de la nuit tombante un grand feu brille au milieu de la Cour Wagram, autour duquel se réchauffent grognards et maréchaux d’Empire, attendant l’Empereur et le Général. Pour l’occasion la Cour Wagram a été transformée en véritable bivouac de Grognards, l’ensemble de la promotion et ses invités de l’EMIA2 et de l’EMAC sont venus costumés. Les bazars du IIIème Bataillon sont également présents, devenus Saint-Cyrien à l’aube de cette belle journée du 2S 217… L’ambiance n’en est que plus festive. Et c’est au milieu de cette foule chamarrée et joyeuse que la Calèche du Général commandant l’Académie Militaire de Saint-Cyr fait irruption dans la cour Wagram, escortée par les Hussards du Club A et les Grognards de la Vieille Garde, quant à eux des reconstituants professionnels venus pour l’occasion. Cette soirée mémorable se fini tard dans la nuit, mais pas de répit pour la Le Cocq qui œuvre déjà d’arrache-pied avec l’aide du IIIème Bataillon pour mettre en place le Bivouac de l’Empereur qui accueillera le lendemain plus de 1000 visiteurs extérieurs. Lorsque ceux-ci arrivent le lendemain sur le Bivouac tout est en place, là encore la promotion a mis les bouchées doubles pour que ce bivouac soit immersif : reconstituants, décorations et costumes, rien n’a été laissé au hasard. En début d’après-midi débute la reconstitution de la bataille d’Austerlitz, cette année nous avons voulu déguiser la traditionnelle cohue en une reconstitution davantage réaliste. Au premier plan les reconstituants assurent le spectacle, laissant parfois place à la cellule perche, avide de divertir un public qui n’attend que cela. Cette reconstitution était l’occasion de développer la dimension mémorielle que nous voulions donner à ce 2S. En effet, c’est sur le plateau de Pratzen que sont tombés les premiers Saint-Cyriens morts pour la France. C’est pour cela qu’une fois la Bataille achevée nous avons mis en scène les honneurs rendues à la dépouille du premier Saint-Cyrien mort pour la France, le LTN Laforgues, adoubé par la Gloire et l’Empereur. Après quoi l’Empereur, juché sur son chameau, a convié le Général commandant l’Académie de Saint-Cyr à le rejoindre pour quitter en Méhariste le plateau. Clin d’œil non déguisé aux exploits méharistes du colonel Charles Le Cocq qui avait gagné dans l’Adrar le surnom de « Grand méhariste ».
Cette belle journée s’est achevée par l’Appel des Promotions au Musée de l’Officier. Moment de recueillement sublimé par la magnifique haie d’honneur, armée par le IIIème Bataillon, traversant la cour Rivoli. Après avoir eu l’honneur d’écouter les mots chargés de sens du plus grand Ancien présent le général de brigade (2S) de Quenetain, notre Père Système a procédé à l’Appel des Promotions. Cette cérémonie aussi simple que belle s’est achevée par le chant de la Galette, dont les échos ont fait vibrer les cœurs de tous les Saint-Cyriens présents.
Solennel, potache et grandiose, tels sont les maîtres mots qui nous ont animés dans l’organisation de ce grand moment, qui nous l’espérons aura prouvé à nos Anciens que la tradition Saint-Cyrienne est entre de bonnes mains, et que la promotion colonel Charles Le Cocq fait vivre la flamme de l’esprit Saint-Cyrien avec panache et élégance.
EOA Aymeric, article paru dans Le Casoar.
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