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Chants de tradition

La Galette

La Galette était le surnom donné à la contre-épaulette bleue portée par les Saint-Cyriens les plus mal classés. Sa suppression par décision du commandement en 1845 entraîne une protestation des élèves et l’un d’entre eux, Pierre-Léon Bouisset, de la promotion d’Isly (1843-1845) compose un chant en son hommage. Il deviendra au fil des années l’hymne traditionnel de la Spéciale, chanté lors de tous les moments de tradition.

Noble galette que ton nom,
Soit immortel dans notre histoire,
Qu'il soit ennobli par la gloire
D'une vaillante promotion,
Et si dans l'avenir
Ton nom vient à paraître
On y joindra peut être
Nôtre grand souvenir
On dira qu'à Saint-Cyr
Où tu parus si belle
La promotion nouvelle
Vient pour t'ensevelir.

Toi qui toujours dans nos malheurs,
Fus une compagne assidue,
Toi, qu'hélas nous avons perdue,
Reçoit le tribut de nos pleurs.
Nous ferons un cercueil
Où sera déposée
Ta dépouille sacrée
Nous porterons ton deuil.
Et si quelqu'un de nous
Vient à s'offrir en gage
L'officier en hommage
Fléchira le genou.


Amis il faut nous réunir
Autour de la galette sainte
Et qu'à jamais dans cette enceinte
Règne son noble souvenir.
Que ton nom tout puissant
S'il vient un jour d'alarme
À cinq cents frères d'armes
Serve de ralliement.
Qu'au jour de la conquête
À défaut d'étendard
Nous ayons la galette
Pour fixer nos regards.


Soit que le souffle du malheur
Sur notre tête se déchaîne
Soit que sur la terre africaine
Nous allions périr pour l'honneur,
Ou soit qu'un ciel plus pur
Reluise sur nos têtes
Et que loin des tempêtes
Nos jours soient tous d'azur
Oui tu seras encore
Ô galette sacrée
La mère vénérée
De l'épaulette d'or.

Les Casos

Portée pour la première fois en 1855 en l’honneur du passage de la reine Victoria à Paris, cette coiffe fut gardée par les élèves et deviendra l’emblème par excellence de la Spéciale. A travers ce symbole, ce chant célèbre l’esprit des officiers Saint-Cyriens, leur panache, leurs passions et leurs sacrifices.

Quand les cyrards quittant l’École,
À Paris débarquent gaiement,
Les Casos frisés par le vent
Se répandent en bandes folles.
Ils flottent, ils flottent gentiment
Les casoars rouges et blancs.

Ils font l’objet des rêveries
Des mamans berçant leur bébé.
Des potaches à l’air blasé
Leur jettent des regards d’envie.
Ils fuient rapides et légers
Comme des rêves ébauchés.

Ils vont là où le cœur les mène,
Au nid d’amour pour s’y griser
De caresses et de baisers
Dont ils sont privés en semaine.
Ils frôlent des minois charmants,
Les Casoars rouges et blancs.

Mais quand là-bas à la frontière,
Le canon les a appelés,
Ils vont combattre en rangs serrés ;
Pas un ne regarde en arrière.
Ils sont les premiers à l’assaut,
Les valeureux petits Casos.

Rouges et blancs ils sont l’emblème
Des amours noyés dans le sang,
D’adieux que le cyrard mourant
Fait porter à celle qu’il aime.
Ceux-là font couler bien des pleurs
Qui sont tombés au champ d’honneur.

Tantôt les caresses des femmes,
Tantôt les balles et les boulets :
Aimer mourir c’est leur métier
De servir la France et les dames !
Voilà ce que disent en mourant
Les Casoars rouges et blancs.

Le Pékin de Bahut

Le Pékin de Bahut désigne le jour, tant attendu des Saint-Cyriens, où ils quitteront enfin l’Ecole, libres, pour une vie nouvelle. Ce chant est entonné à la fin des évènements entre Saint-Cyriens et il est de tradition que les plus jeunes « disparaissent » au fil des couplets, ne laissant petit à petit que les plus anciens.

Trois saint-cyriens sont sortis de l'enfer,
Un soir par la fenêtre
Et l'on dit que Monsieur Lucifer
N'en est plus le maître.
La sentinelle qui les gardait,
En les voyant paraître,
Par trois fois s'écria :
« Halte-là, qui va là,
Qui-vive ? »
Et les trois bougres ont répondu :
« Ce sont trois saint-cyriens
Qui sont pékins de bahut. »

 

REFRAIN:

Ô pékin de bahut,
Viens, nous t'attendons tous !
Nous leur ferons tant de chahut
Qu'à la Pompe, ils en seront fous.

Un soir, dans une turne immense,
Six cents martyrs étaient assis.
Les uns disaient : « Ah quelle chance !
Dans six mois nous serons partis. »
Les autres, d'un air lamentable,
Contemplant leurs anciens, avachis,
Disaient :
« Dans six mois, pauvres diables,
Comme eux nous serons abrutis ! »

Vous qui, dans l'espoir de Saint-Cyr,
Pâlissez sur de noirs bouquins,
Puissiez-vous ne jamais réussir :
C'est le vœu de vos grands anciens.
Si vous connaissiez les horreurs
De la Pompe et du Bataillon,
Vous préféreriez les douceurs
De la vie que les pékins ont.

 

Nouveau Bahut

« Nouveau Bahut » est le nom de la première promotion installée dans la nouvelle école en Bretagne, en 1945, après la destruction des bâtiments historiques à Saint-Cyr l’Ecole. Son chant de promotion porte en lui l’espoir de perpétuer les traditions malgré le renouveau et est depuis chanté par des générations de Saint-Cyriens comme symbole de la flamme de la jeunesse qui ne veut pas s’éteindre.

Le vent du large fait claquer nos couleurs

Et vient remplir de joie plus pure nos cœurs.

Refrain:

Landes bretonnes, écoutez chanter, Traditions militaires, jeunesse et fidélité.

D'autres s'étonnent, pourquoi s'en soucier?

On ne fera pas taire les Officiers.

France, O mon beau pays, tu peux espérer.

Tes murs détruits seront bientôt relevés!

La Promotion nouvelle saura garder

De ses Anciens l'exemple et la fierté.

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